Je vis et travaille à Montluçon, dans l’Allier (03). J’ai suivi les
cours des Beaux-Arts de Tours (37) et j’ai obtenu un diplôme en
architecture intérieure.
Je puise mes sources d’inspiration dans mes rêves que je retranscris
par l’écrit puis par l’image. Ensuite, à partir de cette matière
onirique, je réinvente des histoires, des impressions nocturnes. Je
tente de faire ressurgir des ambiances particulières par un
figuratif épuré, vers l’essentiel, un univers symbolique révélant
des sentiments parfois opposés, reflets de l’intérieur. Je peins,
essentiellement à l’acrylique ou en utilisant des techniques mixtes
(collages, bidouillages avec pigments) sur des supports divers
(toile, bois, carton, papier…), un univers teinté de fantastique et
de métissage, mélange d’ici et d’ailleurs. Je laisse voir des
entités, ni hommes ni femmes, enrobées de couleurs vives émergeant
de la nuit, androïdes high-tech ou guerriers rebelles, absorbés par
la dualité positif / négatif. Je nomme cet univers paysage humain
sens dessus dessous.
Depuis quelque temps, je pratique la gravure, plus précisément le
monotype, pour le mouvement, et l’empreinte, pour la matière. Les
monotypes sont des estampes obtenues à partir d’une plaque peinte et
non gravée, et tirées sur papier naturel. Ce sont des œuvres
uniques, limitées à un seul passage entre les rouleaux de la presse,
mais quelquefois la possibilité d’un deuxième tirage appelé fantôme
s’impose.
Je joue des superpositions de plusieurs tirages, de plaques de
différentes tailles, en juxtaposant des empreintes ou une
linogravure, disposant d’une palette aux couleurs chaudes. Ces
techniques anciennes et magiques me permettent de ré-aborder le
dessin plus spontanément, de prolonger le rêve, avec en prime
l’impatience de découvrir chaque tirage.
Ces monotypes, empreintes ainsi que les peintures acryliques sont
agrémentés de calligraphies inspirées des premières écritures,
tracées soit au calame imprégné d’encre de Chine, soit au pastel
gras, soit au pinceau.
La calligraphie envahit de plus en plus mon travail, comme une
évidence, un retour aux sources et à l’enfance. Je me suis souvenue
de l’invention d’un alphabet lorsque j’étais enfant. J’axe mes
recherches autour des premiers signes, symboles paléographiques que
l’on trouve au berceau de notre histoire, et des écritures
imaginaires ou inventées plus récentes, issues de la tradition
orale, comme l’écriture Bamoum par exemple.
Je me nourris de ce mixage d’univers apparemment très éloignés,
mélange de signes primordiaux ou inventés, codes secrets ou
tatouages, de cette tentation de reproduire le magique de l’écrit
comme une incantation au rêve sur fond figuratif.
Par ailleurs, j’exploite une autre passion : le volume à travers des
recherches créatives sur le design du meuble en carton, suite à un
stage à la compagnie Bleuzen à Paris pour en apprendre la technique.
C’est la révolution pour moi qui avait pris l’habitude de travailler
le bois : liberté quasi totale des formes, technique de construction
accessible, récupération du matériau de base, utilisation de
produits le plus écologique possible, diversité des finitions, peu
de besoins en matériel et en place. Je développe aussi la
restructuration de luminaires au hasard des récupérations de
matériaux ou d’objets transformables : verre poli, bois, métal
rouillé, capsules de bière, grillage, plastique, cartons, papiers,
ustensiles de cuisine, rebuts divers et variés, etc…
Grâce à ces sculptures fonctionnelles, je renoue avec ma formation
initiale d’architecte d’intérieur, et cela me permet aussi de
progresser dans mes recherches picturales et pourquoi pas de lier
les deux.
J’anime des stages à Montluçon grâce à l’association Art&mano :
création de meubles en carton, gravure, restructuration de
luminaires…
